Vendée Globe - Clarisse Crémer : ''Je ne pars pas pour faire joli''
Lundi 28 Janvier 2019, 12H10
Lundi 28 Janvier 2019, 12H10
Depuis une semaine, Clarisse Crémer a officiellement embarqué sur la route qui mène au prochain Vendée Globe. La jeune skippeuse ne cache ni le travail qui l’attend, ni la force de son enthousiasme.
Clarisse, tu as terminé 2e de la Mini Transat en 2017 en série, mais il y a beaucoup de chemin avant de maîtriser un IMOCA60…
« Oh, il y a beaucoup de boulot ! J’ai énormément de choses à apprendre. Je n’ai pas une très grosse expérience du large, mais dans l’histoire du Vendée Globe, il y en a d’autres qui n’avaient pas plus d’expérience que moi, et qui y sont arrivés. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe dont l’expérience est considérable. Apprendre à faire du bateau va être quasiment mon seul boulot jusqu’au départ, je ne vais pas avoir à m’occuper des autres problématiques."
Tu n’en savais pas beaucoup plus en t’engageant sur la Mini…
"Je n’avais jamais fait de course au large, et jamais de solitaire. J’avais une petite expérience d’équipage et de régate, mais ce n’était pas très ancien. Dans la classe Mini, il y a essentiellement des gens qui ont un métier et qui manquent de temps pour s’entraîner. Moi, je bossais en freelance, je choisissais mon emploi du temps, et j’ai pu m’entraîner. A mes débuts, j’étais une catastrophe et il était hors de question que je reste à ce niveau. Alors j’ai pris le taureau par les cornes. Avec mon conjoint Tanguy le Turquais, qui navigue, et mon entraîneur, Tanguy Leglatin, j’étais déjà hyper bien entourée. Et quand on progresse, la stimulation grandit dans le temps."
Tu ambitionnes de courir le Vendée Globe à bord de l’ex-SMA, qui est un superbe bateau, et c’est difficile de t’imaginer sans ambition sportive…
"C’est vrai : je n’ai pas pour but de réaliser une énorme perf’, mais je ne partirai pas pour ramasser les bouées. Je ne dis pas qu’il me fallait ce bateau, mais il est hyper bien adapté au projet tel qu’on le conçoit parce qu’il a fait ses preuves. Ce n’est pas un foiler, il y a toute une dimension technique en moins, il a été skippé par deux marins exceptionnels, François Gabart et Paul Meilhat, donc on sait ce qu’il est capable de donner. Le côté performance est très présent et le but est d’être le plus proche possible des 100% du potentiel de ce bateau magnifique. Je ne pars pas dans cette aventure pour faire joli."
Quelle perception as-tu du Vendée Globe ?
"C’est un peu flou. Je ne l’ai pas suivi en tant que membre d’une équipe, mais en tant que spectatrice assidue. C’est dans cette posture qu’il me fait rêver depuis très longtemps. Ça fait très peu de temps, quelques mois à peine, que je m’identifie à l’idée d’y participer. Faire le tour de la planète Terre me fascine, mais ce qui me plaît le plus, c’est que le bateau est avant tout un moyen de transport, et qu’il permet de faire un tour du monde. Avec la Mini Transat, j’ai découvert cette liberté incroyable de pouvoir partir d’un endroit pour aller à un autre endroit tout seul. A cela s’ajoutent la compétition et l’apprentissage, une notion très importante pour moi."
Vivre en solitaire sur un Mini, à petite vitesse, ce n’est pas trop long, par moments ?
"Ah non ! A chacune de mes courses, j’ai vécu des choses extrêmement différentes. Sur la première étape de la Mini, j’étais au septième ciel : après dix jours en mer, je ne voulais pas m’arrêter aux Canaries, j’étais engloutie par ce que j’étais en train de vivre. Sur la seconde étape, je me suis mis la pression sportive, ce que j’ai très bien vécu, mais j’avais hâte que cela s’achève puisque j’allais pouvoir prendre la deuxième place en série. A chaque fois, les émotions étaient différentes. Ce que je vais vivre sur le Vendée Globe n’aura rien à voir, parce que ce ne sont pas les mêmes projets ni les mêmes machines. La solitude, c’est certain, ne m’a jamais effrayée jusqu’à présent, et je l’ai plutôt recherchée. Mais je n’ai jamais connu de grosse avarie de mer, je ne sais pas comment je réagirais face à ça…"
Ambitionner être au départ du Vendée Globe, c’était une étape d’un plan de carrière bien géré ?
"Je n’ai pas du tout géré ma carrière, je n’en ai pas la sensation en tout cas. J’ai fait la Mini parce que voulais vivre ça. Et à l’arrivée, je me suis empêchée de penser à la suite. L’an dernier, il y a eu la Transat AG2R La Mondiale avec Tanguy (Le Turquais). On a eu des soucis techniques mais, pour notre couple, c’était génial. Puis j’ai fait des petites courses en Mini, on m’a proposé de faire le Tour Voile... J’ai pris la décision de passer en mode pro l’an dernier seulement, pour faire la Solitaire du Figaro avec Everial. On a parlé aussi d’un projet de construction d’un Class40. J’ai toujours eu du mal à dire ce que je projetais pour la suite. Quand je me lance dans un truc, c’est à fond, pour aller au bout des choses, et ce n’est pas une décision facile à prendre."
Il n’est pas mal, ton prof’…
"Armel ne veut surtout pas qu’on l’appelle comme ça ! Au début, je vais être un vrai papier buvard, et je vais me coller à lui pour choper le plus possible d’informations. Mais je ne vais pas pouvoir traîner trop longtemps en mode apprentissage, parce que la Transat Jacques-Vabre se profile déjà, et elle sera pleine d’ambitions. Il va falloir que je passe en mode « actif » très rapidement."
« Clarisse sur l’Atlantique », qui était le nom de ton compte Twitter et ton ‘claim’ hyper efficace, est devenu un peu trop restrictif, du coup, dans la perspective du Vendée Globe…
Mais oui ! Je me demande si je ne vais pas le faire évoluer d’étape en étape. Clarisse sur l’Atlantique deviendra Clarisse sur l’Indien, puis Clarisse sur le Pacifique, puis Clarisse sur l’Atlantique… Ça pourrait être marrant, ça ! »
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